Dante.DarksaD

Moi, ma libido et mon venin...

Mardi 19 août 2008 à 0:01

Voilà une nouvelle que j'ai commencé.
Ce sont les 2 premiers chapitres, j'en publierai un tout les mois.
Bonne lecture!


Mikomi.

________________________

          Assis sur ce banc miteux, j'attends. Je l'attend, lui, parce que je sais qu'il viendra. Quand? J'en sais rien mais il va venir, il me l'a promis. On s'est donné rendez-vous ici, à la station Chatelet, même si je sais qu'on va passer la soirée au Marais. Notre premier rendez-vous... Je me rappelle la première fois que je l'ai vu. Je sortais du lycée, la gueule en vrac, déprimé, tout ce que je voulais c'était rentrer chez moi et dormir. Puis il est arrivé, les cheveux en bataille, l'air rêveur... Je le fixais d'une manière presque obscène, il s'est avancé vers moi et m'a demandé une cigarette. Je suis devenu rouge écarlate et lui en ai donné une les mains tremblantes, je devais avoir l'air con. Il m'a dit qu'il était nouveau ici, qu'il venait du sud et qu'il rentrait en cours demain. Quand il m'a dit dans quelle classe il était, sur le coup, je n'ai pas fait attention. C'est en rentrant chez moi que je me suis rendu compte qu'il était dans ma classe... J'en ai pas dormi de la nuit. Quand mon réveil a sonné je me suis précipité dans la salle de bain, je me suis rasé -chose rare-, parfumé et j'ai passé 3 heures devant ma penderie à me demander ce que j'allais me mettre, tout en me disant que j'étais d'un pathétique extrême. Arrivé devant la salle de classe, il était là, assis par terre, les écouteurs sur les oreilles. J'ai hésité avant de m'avancer vers lui. Il a levé la tête. Je n'avais pas remarqué son piercing à l'arcade, charmant. Il m'a tendu la main pour que je l'aide à se lever, ça m'a surpris. Il a mit sa main sur mon épaule pour me faire la bise. J'ai cru mourir. J'ai aperçu un soupir de soulagement quand je lui ai dit que j'étais aussi en terminale L4. Quand la prof est arrivée je lui ai proposé de se mettre à coté de moi. Puis, de fil en aiguille on est devenu amis. Amis... Ca fait maintenant une semaine qu'on se voit tout les jours, qu'il évite mes regards et que je rougis sous les siens. Je sais pas trop en fait, on a jamais parlé de nos vies sentimentales, je sais seulement que, lui aussi, il est homo.
Le métro arrive, les portes s'ouvrent, une foule de gens en sort, je le repère du premier coup d'oeil. Il est particulièrement charmant ce soir...
   "-Ewen!
J'ai du crié un peu trop fort, beaucoup de gens se retournent... Ca le fait rire, tant mieux.
   -Hé, pas la peine de crié, Matt, j'suis pas sourd tu sais...
Il se penche sur moi pour me faire le bise.
   -Euh... Désolé...
   -Bon, c'est la première fois que je sors à Paris, j'connais que dalle alors j'te laisse décider...
   -Ok, bah viens je connais un petit bar sympa dans le coin!
   -C'est moi qui invite. "
Je l'emmène au Fuketsu-na, un bar japonais au style assez sombre, j'aime bien la musique ici. Il a l'air ravi, il aime aussi le rock japonais, on embraye donc la conversation sur nos styles musicaux. Tout se passe parfaitement, un peu trop à mon goût d'ailleurs, mêmes idéaux, mêmes goûts, mêmes envies, mêmes styles de vies...
   "C'est marrant que tu m'aies amené ici...
   -Pourquoi?
   -Bah j'suis japonais, ça se voit, non?
Il me montre ses yeux bridés en riant, ces yeux qui forment une grande partie de son charme...
   -Oui mais bon, tu aurais pu être chinois, viêt ou même mexicain, j'en sais rien moi! Y'a pas que les jap's qui ont les yeux bridés! Tu es de quelle région?
   -Je suis né ici mais ma mère est de Nagazaki et mon père d'un petit village près de Kyoto.
   -Et tu parles japonais couramment?
   -Évidemment... Kimi wa kawaii desu, Mikomi-kun!
   -Fais gaffe, je regarde beaucoup de mangas en version originale, t'es mignon aussi tu sais...
Une gène s'installe entre nous, les pommettes rouges, il se met à jouer avec le grelot accroché à son corset de cou.
   -T'aurais pu me dire que tu comprenais le japonais...
   -Tu m'as pas laissé le temps de te le dire... Pourquoi tu m'as appelé Mikomi?
   -J'trouvais que ça t'allait bien...
Après un long silence on décide de partir, il va payer pendant que j'passe aux toilettes. Quand je reviens il est dehors, appuyé contre un mur à regarder le ciel jaunie par les lumières de la capitale.
   -Y'a pas d'étoiles ici...
   -Nan je sais... Je suis né ici donc je m'en rend pas compte. 'Faut sortir loin de la ville pour commencer à les voir.
   - Elles vont me manquer tiens."

Je m'appuie à coté de lui, sans trop oser m'approcher, je ne suis jamais vraiment sorti avec des garçons, mes parents étant homophobes je n'ai jamais vraiment oser faire le grand saut, de peur de les décevoir, sans doute. Un long moment passe sans que nous disions un mot, il tend le bras et m'attrape délicatement la main. Je rougis, encore. Il me regarde, rit et tire sur mon bras en gloussant un « Aller, viens! On va choper froid! » . Son grelot tinte, il attrape une boule de neige encore immaculé sur le trottoir et me la jette à la figure, je sors de ma petite rêverie de pré-amoureux et lui cours après en criant « VENGEAAAANCE!!! » . On joue comme des gosses, on tire la langue aux flics, on fait des câlins aux travelos qu'on croise, on essaye des fringues de filles avant de se faire virer de chez Pimkie, on s'déguise en arbres de Noël, bref, le temps passe, les boutiques ferment, la ville se vide un peu de sa fourmilière.

« Ewen.

   - Quoi?

   -T'as envie de faire quoi? De boire, de chanter, de danser, de draguer des beaux garçons...?

   -Pourquoi pas les quatre en même temps?

   -Hm, gourmand... Ben suis moi, ce soir c'est Tokyo Décadence!

   -Quoi? Ils sont sur Paris ce soir??

   -Bah à ton avis pourquoi j't'ai inviter à sortir CE soir?

   -YATTAAA!

On passe donc la soirée à la Tokyo Décadence, et en effet, nous buvons, chantons, dansons et draguons de beaux garçons. Le temps passe vite, et les 6h du matin arrivent comme un train beaucoup trop en avance, on sort des Caves complètement saouls et euphoriques. On se dirige difficilement vers la station de métro, bras dessus-dessous, chantant des airs de J-rock. On s'assoit sur un des banc. Pas grand monde à cette heure-ci sur le quai.

   -Miko, tu dors chez moi?

   -Nan nan nan laisse tomber déjà mes parents ils vont m'tuer d'rentrer si tard.

   -Bah j'dors chez toi alors!

   -Euh... Non plus.

   -Bon ok... V'là l'métro je file moi, on s'voit lundi?

   -Ouai à lundi!

Il me fait un bisou sur la joue et court vers la rame, il trébuche, se relève, rentre dans le métro et me lance un autre bisou.

____________________

J'rentre chez moi, essaye de pas faire trop de bruit pour pas réveiller mes parents. Malheureusement mon trop-plein de chaînes réussit à réveiller... Mon père...

   "Matthieu.. C'est toi?

   -Ouai...

   -Putain mais t'as vu l'heure??? T'as qu'ça à foutre de tes soirées bordel? C'est pas un hôtel ici nan mais tu t'crois où? Puis t'étais où d'abord? Encore avec tes connards de gothiques là? Puis tu t'es vu! Tu ressembles à un pédé! C'est pas un fils que j'ai c'est une putain de tarlouze! Allez casse-toi, tu r'fous pas les pieds ici tant que tu t'maquilleras et que tu traineras avec.."

Dur retour à la réalité. Descente du wagon du bonheur, veuillez vérifier à ne rien avoir oublier dans le train...

J'écoute pas la suite, fais demi-tour et claque la porte. De toute façon je m'y attendais. Ce genre de crises paternelles sont assez fréquentes à la maison. Et ma mère dit rien, elle acquiesce connement. Famille de tarés. Et comme d'habitude quand mon père fait ce genre de crise je file chez ma grand-mère, la seule à qui je dis tout et qui m'aime.

Je reprend donc le métro, puis le RER direction Malesherbe, sur le chemin je reçoit un message d'Ewen «Mon dieu j'suis complètement bourré, je me suis gourré d'porte j'ai essayé de rentrer chez le voisin xD »

Ca me fait sourire. Arrivé à la Ferté Alais, je me dirige vers la maison de mamie. Il fait froid, la neige est devenue noire et poisseuse, les commerçants commencent à ouvrir, la lumière est grise, les gens sont gris. Tout est mort. Je me met mes écouteurs sur les oreilles, histoire de me donner du courage. Je repense à cette nuit de magie que j'ai passé avec Ewen, puis je repense à mes parents... Ils vont me jeté quand ils vont apprendre que j'suis homo, c'est sur. Mais en même temps j'ai pas envie de me cacher... On verra bien. J'arrive chez mamie, je sors la clef et ouvre la porte. Elle est assise dans sa cuisine avec son verre de lait et son vieux chat.

« Il est quand même gonflé de t'foutre à la porte à cette heure-ci en pleine hiver...

   -Bonjour mamie. »

Je fond en larmes, je sais même pas pourquoi, elle me prend dans ses bras. Pauvre mamie, elle a plus de raison que moi de pleurer, j'suis vraiment minable.

« T'inquiètes pas mon chéri, ça va aller, de toutes façons j'suis toujours la moi! Écoute, dans la journée pendant qu'il travaille tu passes à la maison prendre tes affaires et tu viens ici quelques temps, d'accord? T'as une chambre ici, tu le sais. Aller, va te reposer, t'es pâle comme un revenant. »



[A suivre...]





Creative Commons License
Mikomi. by Louise Vallex est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.

Par Spic le Mercredi 20 août 2008 à 0:26
Autant le debut j'ai pas trop trop acrocher autant a partire du metro...

Dsl pour les accents, clavier US
Par b0ni3 le Mardi 26 août 2008 à 19:56
C'est super bien impatiente pour la suite je savais pas que tu connaissais les tokyo decadance il y en avait ressament a paris et il repasse en fin d'année normalement. et puis ta citée aussi deux endroit ou je traine souvent marais chatelet mais de temps en temps au tracadero ou a bastille ^^^. byou

 

Viens vomir sur mon article.









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